29/01/2009 – Joseph Fourage
Une mauvaise graine qui donne un joli spectacle
« Une histoire inspirée de celle du Vilain Petit Canard d’Andersen, dont le « héros » est une sorte de petit frère bien malmené lui aussi, abandonné et contrait de partir… C’est son errance que raconte la comédienne et marionnettiste Dorothée Saysombat.
En deux objets, trois mouvements et quelques chuchotis, elle nous fait vivre les émotions d’un voyage planétaire de cette « mauvaise graine » rejetée par tous, les affres des exilés qui peuvent mourir en franchissant une frontière, ou la misère des sans-abri dans le froid de la rue. Mais le printemps finit toujours par revenir… Un petit bijou de spectacle à la fois drôle et tendre où la musique de l’accordéon de Scott Taylor et les effets de la lumière sont des partenaires à part entière de la comédienne. Une « première » ovationnée par les spectateurs du THV, mardi soir. »
8/05/2009
« Maman canard a un large bec, de gros yeux ronds, des palmes aux pieds et une couvée de petits cannetons qui dodelinent. C’est l’été. L’accordéon mugit. La vie est dure à la campagne. Le petit dernier sort de son oeuf, plus gros que les autres. Il est tout noir. Il sent mauvais. Vilain petit canard… Avec la compagnie à, la marionnette se rapproche du clown, dans une grande économie de mouvements et une poésie à fleur de peau. Cette mauvaise graine est un des joyaux de cette biennale de la marionnette. »
2/04/2009 – Pascale HOORNAERT
Graines de talents
« Le théâtre du Garage a accueilli Dorothée Saysombat en résidence pour répéter sa création 2009 : « Mauvaise Graine » librement inspiré du « Vilain Petit Canard ». La pièce était présentée le week-end dernier.
À partir de l’intrigue du Vilain Petit Canard d’Andersen, Dorothée Saysombat a conçu et mis en scène Mauvaise Graine , la création 2009 de la Compagnie à. Sur la scène du Garage, deux acteurs. D’un côté Scott Taylor, à l’allure d’un jeune Coluche, interprète musicalement à l’accordéon et autres bruitages, une large palette des sonorités de la ferme. De l’autre, Dorothée Saysombat, évoquerait, elle, le travail de Charlie Chaplin.
La pièce commence comme un film muet, la comédienne fait montre de sa formidable capacité à mimer et à évoquer sentiments et situations.
C’est un plaisir ressenti par le public présent à la première représentation. Il réagit aux péripéties du Vilain petit canard, né dans une fratrie de jolis cannetons blancs plus (re)jeté, isolé, refoulé.
Le récit s’écarte alors de celui du conte pour évoquer « aussi bien une figure de l’enfant « différent » que l’on accepte pas en tant que tel, mais aussi celle de l’exilé, de cet « éternel immigré », que l’on reconnaît dans aucun pays ».
La mise en scène de Dorothée Saysombat et de Nicolas Alline met en avant la figure du clown, des marionnettes, de l’interpellation du public, les sons.
Décors et costumes sont merveilleux. L’écriture de la pièce, sa construction et l’interprétation sont aboutis… vous aurez compris, on a passé un très beau moment et aimé les multiples talents. »
7/05/2010
Le vilain petit canard par Dorothée Saysombat et Scott Taylor – Ernée
Avec trois représentations de leur spectacle mardi et mercredi à la salle du Clair-de-Lune, les deux complices de la « Compagnie à », d’Angers ont marqué de leur passage la saison culturelle, 2 e édition. Mauvaise graine sur scène, inspirée de l’histoire du vilain petit canard du conte d’Andersen, c’est comme dans le livre, « une évocation à la différence, à l’exclusion, au regard que porte un groupe ou une société sur l’être jugé dissemblable ».
Au-delà de cette « thématique contemporaine et universelle », c’était aussi pour le public la découverte d’une comédienne, clown et marionnettiste, Dorothée Saysombat, et d’un créateur, musicien et acteur tout aussi talentueux, Scott Taylor. Bruitages d’animaux, gestuelle, mimiques, décors de basse-cour, les spectateurs ont vécu pendant plus d’une heure et en l’espace des quatre saisons, un agréable moment de féerie, de tendresse et de poésie. «Cette pièce est universelle, et de plus, elle ne contient que peu de texte, tout est dans l’expression », souligne Dorothée Saysombat.
L’une des raisons pour lesquelles l’artiste et son complice l’ont joué plus d’une quarantaine de fois depuis janvier 2009, au milieu d’autres représentations qu’ils assurent avec la « Compagnie à », dans toute la France, mais aussi à l’étranger. «Nous l’avons joué à Jérusalem, et nous nous rendrons bientôt à Bangkok ! ».
2/04/2009 – N.M. et T.L. (CLP)
L’histoire du Vilain petit canard revue par la Compagnie à
« Vendredi soir à l’Oiseau-Mouche, Dorothée Saysombat a présenté sa dernière création, « Mauvaise graine ». Entre jeu clownesque et manipulation d’objets.
Une maman poule accouche d’un vilain œuf. De cet œuf éclôt une sorte de canard poilu et gauche. Combien de chance a-t-il de s’en sortir ? Très peu, vu la réaction de sa mère : elle le jette à la poubelle à sa naissance. En quatre saisons, Mauvaise graine aborde les thèmes de l’abandon, de l’exclusion et de l’exil. Accompagnée de Scott Taylor, Dorothée Saysombat détourne les codes de la narration du célèbre conte d’Andersen. La pièce n’illustre pas la totalité du Vilain petit canard, mais s’empare de ses thématiques sociales. La notion d’identité est traduite à travers le personnage de la marionnette. »
23/02/11 – Bangkok -Thaîlande
Ovation devant une petite cabane en bois et deux acteurs en guenilles. La centaine de spectateurs, la plupart thaïlandais, a adoré le spectacle de théâtre d’objet d’un peu plus d’une heure intitulé « Mauvaise graine », joué hier soir par la « Compagnie à » dans la nouvelle salle Sodsai Pantoomkomol de la faculté des Arts de l’Université Chulalongkorn. Cette pièce comico-dramatique inspirée du conte d’Andersen « Vilain petit canard » raconte l’histoire d’un canard, noir, poilu, et puant, né différent de ses frères tout mignons, tout blancs et dodelinant, et qui s’en va parcourir le monde après avoir été abandonné par sa maman. « Mauvaise graine » se veut un spectacle engagé et social où l’on s’interroge sur le regard de l’autre, sur la différence, et les chances qu’une personne a de s’en sortir lorsqu’elle ne rentre pas dans la « norme ». Pour autant, l’aspect sérieux du sujet n’éclipse pas le côté divertissant cher aux Thaïlandais. Du décor d’apparence minimaliste émerge une foule de petits objets aux fonctions multiples, tantôt accessoire tantôt personnage, animés par l’actrice Dorothée Saysombat, qui est aussi l’une des fondatrices de la compagnie. En une seconde une épaulette d’officier décroche, fait office de balai, puis se transforme en chien de milice pour redevenir épaulette… Avec des mimiques résolument expressives et justes, l’énergique Dorothée fait défiler les personnages dans un jeu de scène délicieux et émouvant rythmé par les airs d’accordéon de son partenaire de scène Scott Taylor. Les rebonds comiques s’enchainent entre les passages dramatiques, nous faisant tantôt survoler tantôt plonger dans le fond tristounet de l’histoire avec la complicité d’un brillant jeu de lumière. Un agréable petit moment de poésie qui renverra certains à l’imaginaire de leur enfance. Nouvelle représentation prévue ce soir.