THE SOUND OF SILENCE

The sound of silence (titre provisoire) est la prochaine création (2027) de la Compagnie à.

L’envie pour Dorothée Saysombat et Nicolas Alline, est de poursuivre le travail d’écriture autour du politique et de l’intime, des liens entre récits intimes et histoire collective, dans la continuité des spectacles tels que La Conquête, Le chant du bouc, Autour de Babel, Made in China, Mauvaise Graine ... et plus particulièrement de La Conquête, puisqu’il est question ici d’explorer l’histoire et la mémoire des membres de la famille de Dorothée Saysombat, réfugié.es en France, aux Etats-Unis et au Canada, depuis la Chine, le Laos, le Cambodge, et le Vietnam, en passant par des camps de réfugié.e.s en Thaïlande et en Malaisie.

L’intention est de questionner leur condition de réfugié.e.s, leur relation identitaire au sein de la population française, canadienne ou étasunienne aujourd’hui, et plus largement de faire entendre les récits de réfugié.e.s d’Asie du Sud-Est.

Dorothée Saysombat a depuis de longues années, bien avant de créer la Compagnie à en 2003, la nécessité de travailler autour de ces questions-là, et les partage depuis 2003 avec Nicolas Alline.

La pudeur, la retenue de la part de sa famille à s’engager dans ce recueil de témoignages et cette prise de parole l’ont jusqu’à aujourd’hui toujours amenée à repousser cette création.

Après l’expérience de La Conquête, spectacle autour de la colonisation ayant joué plus de 130 fois à ce jour en France et à l’étranger, avec un accueil très enthousiaste du public et des professionnels, a été un premier pas vers ce chantier autour des récits familiaux.

Les rencontres avec le public à l’issue des représentations de ce spectacle ont été à chaque fois passionnantes, permettant un débat, une prise de parole nécessaire autour de ce chapitre toujours ouvert de l’Histoire, qui ont fortement encouragés Nicolas Alline et Dorothée Saysombat à se pencher aujourd’hui sur ce travail de mémoire.

Il semble qu’en faisant entendre ces récits, tirés certes de témoignages familiaux, et de la communauté du Sud-Est asiatique, ils pourront faire écho à d’autres « réfugié.e.s », de différentes époques et communautés.

Il paraît fondamental à Nicolas Alline et Dorothée Saysombat de pouvoir défendre et porter des paroles issues de réfugié.e.s, qui continuent à souffrir d’un regard si hostile et suspicieux. Faire entendre à quel point ces destins sont héroïques, plein d’humanité, à quel point ces exils ne sont chargés d’aucun opportunisme comme certain.es politiques peuvent le faire croire...

Ce projet s’écrira avec Marine Bachelot Nguyen, autrice et metteuse en scène au sein du collectif rennais “Lumière d’août”.

Donner à voir et à entendre des récits de l’ombre

Il s’avère que les récits autour des migrations issues de la communauté du Sud Est asiatique sont rares et peu connus alors même que les réfugié.e.s du Laos, du Viêtnam ou du Cambodge dans les années 1970, en France et dans d’autres pays occidentaux constituent une grande partie de la population (et donc de l’identité) de ces pays d’accueil aujourd’hui.

Il a souvent fallu attendre la 2ème génération de ces immigré.e.s pour que ces histoires soient transmises, par le biais de la littérature, du cinéma, de la bande dessinée... mais encore si peu par le théâtre contemporain ou la marionnette. Pourtant, cette histoire fait partie intégrante de l’identité de ces personnes aujourd’hui résident.e.s de ces pays, ainsi que de leurs enfants et petits-enfants.

Les traumatismes, la pudeur, les exils, la volonté de «s’intégrer» de la façon la plus «discrète» possible, la barrière de la langue, engendrent bien souvent des silences dans les communautés asiatiques et leurs familles. Leurs récits entrent en lien direct avec l’histoire coloniale, thème cher à la compagnie qui avait déjà été exploré lors du spectacle La Conquête. Il s’agit là pour nous de poursuivre la recherche au plateau et en écriture autour des traces de l’histoire coloniale aujourd’hui.

Nous souhaitons faire entendre et partager ces récits, explorer comment se sont vécus et comment se vivent ces identités de refugié.es, aujourd’hui, pour eux et leurs enfants.

Notre souhait est de mener un travail de récolte de témoignages auprès de la famille de Dorothée Saysombat, tout en s’appuyant sur des recherches historiques et sociologiques sur ces réfugié.e.s.

Comment se construit et se transmet, même dans l’ombre et le silence, cette condition d’exilé.e, de réfugié.e « à répétition », sur tant de générations ?

Comment vivre avec ces fantômes, comment se construire une identité ?

Ces collectes de témoignages se feront sur plusieurs territoires en France, au Canada, voire aux Etats-Unis.

Ils seront enrichis par la rencontre avec d’autres réfugié.e.s du Sud-Est asiatique que rencontrés lors de ces résidences.

 

Partenaires (en cours de recherche) :

Les Casteliers / la MIAM de Montréal , Le Grand T - Théâtre de Loire Atlantique à Nantes, Le Vivat à Armentières.

Nous sommes actuellement en cours de recherche de partenaires en coproduction, résidences et préachats: n’hésitez pas à nous contacter pour toute demande complémentaire.

Dorothée Saysombat (artistique) contact@compagniea.net / Françoise Rossignol (production / diffusion@compagniea.net